Physique :N'est-il pas pathétique et répugnant, ce pitoyable Igor ? Boitillant à petites foulées dans sa démarche caractéristique pour aller chercher tout ce que son maître désir. Beaucoup doute de son appartenance à l'espèce humaine. Et comment ne pas en douter ?
Igor est l'exact opposé de son maître. Il lui est impossible de passer inaperçu ou de se fondre dans la masse, même dans cette région envahit de monstres et vampire en tout genre. On ne peut que se retourner sur son passage en ne le quittant pas des yeux jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'une silhouette à l'horizon. Il pourrait avoir une taille moyenne s'il se tenait bien droit. Malheureusement, son énorme bosse au dos lui fait une silhouette courbée qui ne dépasse pas le 1m40 (bosse comprise). Il est difficile de continuer la description physique d'Igor sans éviter des passages peu ragoutant. Heureusement, la plus grande partie de ses passages se trouvent camouflée sous une bonne couche de vêtement. Des habits usés, ayant perdu depuis longtemps leurs couleurs d'origine, mais fonctionnels et permettant de cacher la plupart de ses difformités. Igor n'en demande pas plus. Toutefois, même ainsi, on peut remarquer que sa jambe droite est plus courte que l'autre, le condamnant à boitiller le reste de sa vie. Il aurait sans doute été facile au cher docteur de changer cela mais Igor y tient, à son boitillement et ne changerait ses jambes pour rien au monde. Il ne se séparerait pas non plus de sa bosse, qu'il qualifie comme son porte-bonheur. Les vêtements ne cachent pas tout, pour le déplaisir de ceux croisant son regard.
Les parties de peaux visibles sont couvertes de cicatrices. Des rumeurs veulent qu'elles soient l'œuvre de son maître, certains de ses racontars de comptoirs disent même qu'Igor pourrait très bien être "le patient zéro" de cet étrange docteur. Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, Igor avait déjà ses cicatrices avant sa rencontre avec Frankenstein. Il n'aime pas beaucoup en parler, ce qui tombe très bien car personne n'ose aborder ce sujet avec lui.
Passons à sa figure... ou plutôt le bout de chair qui est placé là où devrait se trouver un visage et donc qu'on pourrait qualifier de figure par défaut... euh, vous le voulez vraiment ?... Bien, alors pour ne pas vous faire défaillir, concentrons-nous sur ce qu'il y a de plus humain. Il a des... un... euh... Des cheveux ! Voilà, des cheveux grisâtres. Plus beaucoup, évidemment, car il n'est plus tout jeune. Cela ne l'empêche pas de les coiffer en une coupe qui se veut aplatie et organisée (avec même une raie de côté, s'il vous plaît !). Malgré son gros nez cassé (qui n'aurait rien à envier à celui du meilleur boxeur de la catégorie poids lourds), sa lèvre inférieure pendante, son arcade sourcilière droite si protubérante qu'elle en cache quasiment l'œil... Bref... Malgré tout cela, la gentillesse et le désir de se rendre utile transpire sur la figure d'Igor. Pourtant, il aura du mal à vous paraître sympathique, aller savoir pourquoi. Cela n'empêche pas un cœur tendre de battre sous cette énorme couche de laideur.
Psychologique:S'il fallait résumer Igor en un seul mot, ce serait sans aucun doute : Fidèle. Sa dévotion envers le docteur Frankenstein est, en effet, absolue.
Avoir l'honneur de servir le docteur est sa plus grande fierté. Il n'est donc pas orgueilleux et n'a aucun rêve personnel ni projet d'avenir. Du moins, il n'est pas orgueilleux pour lui-même. Vous pouvez le traîner dans la boue, vous moquez de lui et le rouer de coup si ça vous chante, il ne bronchera pas. A dire vrai, il en a même l'habitude. Par contre, oser vous moquez du Docteur ou de ses expériences et il se mettra en colère aussitôt. Et, croyez-moi, voir un Igor en colère est beaucoup plus affreux que de voir un Igor normal (oui, je sais, c'est difficile à imaginer).
Comment pourrait-on rire du bon docteur Frankenstein ? L'admiration du serviteur augmente à chaque nouveau projet du scientifique. Sa seule ambition dans la vie est de servir cet homme exceptionnel de son mieux. Est-il besoin de préciser qu'il le suivrait même en enfer ? (et même au-delà, si c'était possible).
Malgré ses "quelques" inconvénients physique, avoir à ces ordres quelqu'un comme Igor présente beaucoup d'avantages. Il est travailleur en plus d'être un serviteur exemplaire. Igor n'hésite pas à apprendre de nouvelles choses s'il voit que cela peut être utile au docteur. Il sait en plus de tous ce qui est nécessaire pour être un parfait assistant lors des expériences de Frankenstein : cuisiner, faire les tâches ménagères et a été jusqu'à apprendre des rudiments de coutures quand il a vu a quel point son maître rebutait à aller porter ses vêtements à réparer.
A croire qu'il sait tout faire ! Toutefois, il n'utilise ses talents que pour servir Frankenstein.
Un mauvais coup de scalpel a frôlé son veston, laissant une jolie coupure ? Pas de problème, ce soir, il sera comme neuf ! Une tache de sang ne voulant pas partir ? Aucun soucis ! Igor transpire des petites intentions adorables que seul le meilleur domestique peut avoir. Le docteur est désappointé par une expérience ayant mal tourné ? Un petit thé lui fera certainement du bien.
Et c'est là, la cause des rares disputes entre Frankenstein et lui. Au tout début, le docteur détestait toutes les petites intentions de son assistant. Tout comme Igor était farouchement opposé à l'idée d'appeler autrement celui qu'il servait que "maître". Chacun avait ses habitudes, l'un de solitaire et l'autre de domestique. A mesure que le temps passait, ils apprirent à faire des concessions. Igor ose à présent l'appeler "Docteur", ou même "Doc" parfois (rarissime !).
Car oui, malgré tout son respect, Igor peut élever la voix et même protester contre son maître. Uniquement quand il pense savoir ce qui est le mieux pour le docteur. Il ne remettra jamais en doute une expérience de ce dernier ni même un de ses ordres.
Igor savait jouer aux échecs bien avant de servir son maître actuel. La grande différence est qu'avant on lui ordonnait de jouer le plus mal possible. On ne lui ordonnait pas de manière directe, bien évidemment, on sous-entendait simplement qu'un noble ne pouvait pas perdre contre un vulgaire domestique. L'esprit servile d'Igor fit le reste.
Inutile de dire qu'il en est fut tout autrement lorsqu'il disputa sa première partie avec Victor Frankenstein. Il en fallut des prises de becs avant qu'Igor assimile le fait qu'il devait vraiment jouer et non provoquer sa défaite. C'était impensable pour lui et à chaque fois qu'il remarquait une erreur volontaire, le docteur s'emportait. A l'étonnement de tous, Igor est un adversaire très acceptable.
Igor a bien une petite faiblesse. Il raffole des biscuits ! et pas n'importe lesquelles, ceux que lui donne son maître pour le récompenser de son travail.
Signe Particuliers :
On en envie de répondre "Tout". Difficile de s'attarder sur un point en particulier, ces nombreuses cicatrices ? Sa bosse ? Son boitillement ? A vous de choisir. Ah oui, il parle de lui à la troisième personne. Imaginer Igor dans un autre lieu que le laboratoire demande un grand effort d'imagination. On pourrait sans difficulté croire qu'il faisait partie d'une sorte d'offre promotionnelle : "Pour tout laboratoire de savant fou acheté, un assistant bossu offert".
Pourtant toutes personnes dignes de ce nom possèdent une histoire. Chez certain, cela transpire par tous les pores de sa peau grâce à un certain charisme, des indices sur lui commémorant certains actes vécut dans le passé. Un tatouage en forme de cœur, une manière spéciale de s'habiller trahissant ses origines etc...
Igor possède pas mal d'anormalité physique qui pourrait être des fenêtres ouvertes sur son passé. Sauf qu'il vous faudra bien du courage pour les décoder et les gens ne sont généralement pas patient (ou s'en moque complètement).
Dans un cas aussi particulier que celui-ci, il y a deux solutions : Soit cet homme possède une histoire banale soit il n'a pas du tout de passé. Beaucoup de personnes se contentent de la deuxième version. Après tout, qui voudrait savoir le passé de cet assistant bossu ? Le plus important n'est-il pas qu'il sache bien faire son travail ?
Et pour cause, d'aussi loin qu'il puisse se souvenir, Igor a toujours été au service de quelqu'un. Si vous pensez qu'aucun noble n'oserait employer une personne aussi repoussante que lui, je répondrais que même les gens de la haute société on besoin d'un bouffon sur qui exercer sa colère et ses moqueries. En fait, SURTOUT les gens de la haute société, à bien y réfléchir.
Chacune de ses cicatrices témoignent d'un épisode marquant de sa vie. Celle-ci c'est quand Igor a servi le thé une minute trop tard au lord. Celle-là c'est quand Igor a osé apparaître brièvement devant les amis de Milady.
Igor acceptait les coups et les brimades. Elles étaient parfaitement logiques puisqu'il était coupable de chaque chose dont ses maîtres l’accusaient. C'était sa faute, il n'était pas un bon serviteur. Pas assez en tout cas, aussi faisait-il toujours plus d'effort.
Il changeait parfois de maître quand on le perdait à un pari ou au poker. Il n'en était pas vexé, n'était-il pas une possession au même titre qu'une armoire ou un vêtement ? Que de plus logique de le troquer ou le vendre ? Ou même de le jeter quand il deviendra inutile ou trop vieux ?
Cette vie continua jusqu'au jour de sa rencontre avec le docteur Frankenstein.
Il avait une nuit frappé à sa porte, grelottant dans le froid. Personne ne sait ce qui s'était passé pour qu'il s'éloigne ainsi de son ancien propriétaire et lui ne veut pas en parler. Il saignait, pas assez abondamment pour en mourir mais ces blessures furent, une fois soignées, ces plus belles cicatrices. Il n'y avait pas que son sang sur lui. Avait-il tué son ancien maître ? Ou était-il le témoin d'un meurtre ?
N'importe qui d'autre que le docteur aurait prévenu la police ou lui aurait claqué la porte au nez.
Au lieu de cela, le docteur le fit entrer et le bossu se trouva un nouveau maître. Il était impensable qu'il n'en soit pas ainsi. Igor avait toujours eu un maître. Il n'aurait pas reconnu la liberté même si on la lui agitait sous le nez. La cohabitation ne fut pas de tout repos au début. Le domestique avait une servilité quasiment inscrit dans ses gènes et Frankenstein avait toujours été seul. Le savant pourrait d'ailleurs se vanter d'avoir été le maître le plus récalcitrant qu'Igor n'ait jamais connu.
Le bossu dut prendre l'habitude d'être un peu moins prévenant qu'avec ses anciens maîtres (ce qui était une hérésie pour lui). Les disputes se sont amoindries avec le temps, il faut dire qu'Igor savait se rendre utile et ne posait aucun doute ni protestation sur les expériences de Frankenstein. A mesure que les expériences se suivaient, l'admiration d'Igor grandissait. Jusqu'au jour du triomphe de son maître : la naissance de sa créature.
Une des plus grandes fiertés de l'assistant fut d'avoir été là pour assister à ce grand moment. Oserait-il dire qu'il a pu y contribuer ne serait qu'un tout petit peu ? Bien sûr que non. Tout le mérite revenait au brillant Victor Frankenstein.
L'assistant se trouva avec une nouvelle personne qu'il pouvait "couver" de ses bonnes intentions et, comme à son habitude, il fit de son mieux. Le docteur l'avait même qualifié de "mère poule" en s'amusant du spectacle. Ce qui était peut-être un signe discret qu'il en faisait trop.
Comme dit plus haut, la principale qualité du serviteur est de ne jamais mettre en doute les décisions du docteur. Il ne fit donc aucun commentaire quand celui-ci décida d'enfermer sa créature qui manifestait de plus en plus l'envie de sortir.
Igor ne protesta nullement quand son maître accepta le marché d'un étrange personnage venu les trouver un soir. Quitter le pays ne l'attrista pas, même s'il s'agissait de sa patrie natale. Il était trop occupé à soigneusement emballer les affaires du docteur pour avoir ce genre de sentiment.
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Dim 23 Oct - 11:55