Elisabeth est née un beau matin d’août de l’année 1560 au château de Nyirbator en Hongrie. Sa famille gouvernait la Hongrie ainsi que la Transylvanie à l’époque. Elle fut choyée et aimée durant toute son enfance. Comme toutes les jeunes filles de famille importante, elle fut promise en mariage à jeune noble de plusieurs année son ainé, Ferenc Nadasdy. Le mariage fut célébré le jour de ses 15 ans dans une des propriétés de la famille Nadasdy. Elisabeth n’était bien sûr pas très emballée par le mariage, mais l’idée du pouvoir qu’elle allait acquérir à la suite de celui-ci lui remontait le moral. Nadasdy était loin d’être un canon de beauté, il avait 10 ans de plus qu’elle, une calvitie précoce et un ventre bedonnant. Elle ne se refusa malgré tout pas à lui, devoir conjugal oblige, mais durant cette longue nuit qui fut pour elle sa première expérience sexuelle, elle se promit que dès que l’occasion se présenterais, elle irait voir ailleurs sans tarder.
L’occasion se présenta justement deux ou trois ans après la naissance de son premier enfant (elle avait 19 ans), c’était une servante du même âge qu’elle et avec qui elle s’entendait à merveille. Elles devinrent vite confidente, puis amante. Cette expérience fut très révélatrice pour Elisabeth qui découvrit qu’on pouvait avoir du plaisir de différentes façons. A partir de cet instant, elle multiplia les expériences avec tous les partenaires qui se présentaient, homme ou femme, elle usait parfois de son statut de comtesse pour obtenir ce qu’elle désirait, mais cela était rare, sa beauté étant tel que la plupart du temps on lui cédait.
Le temps passa, Ferenc, qui connaissait les agissements de sa femme, mais s’en fichait pour peu qu’elle y trouvait son bonheur, fut contraint de partir en guerre, laissant sa femme gérer les affaires du château, tâche dont elle s’acquittait avec beaucoup de plaisir et d’intelligence. Quelques années après son départ, Ferenc mourut d’un coup d’épée. Elisabeth avait alors atteint la trentaine.
Il y eu de grande funérailles pour la mort de Ferenc, toute la noblesse de Hongrie y fut convié ainsi que les seigneurs de province tel que le Comte Dracula qui régnait encore sur la Transilvanie, et n’avait pas encore disparut. C’est à cet enterrement qu’Elisabeth fit la connaissance de Vlad, une grande amitié et complicité naquit entre les deux nobles ce jour-là. Point d’attirance entre eux deux, juste une immense compréhension, une connexion dont il ne connaissait pas encore la nature. Ils l’apprendront plus tard, dans le château du village de B. où ils se sont réfugiés.
Après l’enterrement, il y eu une grande fête comme c’était la coutume, Vlad ne quittait pas sa promise (qui s’appelait Elisabetta ), ils tournoyait sur la piste de Danse, aux anges. Elisabeth, elle, était entourée d’une troupe de courtisant, tous n’avait qu’une chose en tête, récupérer le comté de Ferenc et au passage se faire la froide Comtesse. Mais elle ne les écoutait pas, elle avait à cet instant un échange muet et voluptueux avec un jeune garçon au fond de la salle. C’était le fils du marquis de V. et il avait à peine 19 ans. Ne résistant plus à l’appel de cette chaire jeune qui ne demandait qu’elle, elle congédia cordialement ses prétendants et suivit le jeune garçon dans un couloir.
C’est ainsi que commença la plus grande histoire d’amour que connut Elisabeth, tout cela dura plusieurs années, puis le marquis, qui sentait la chose, décida de marier son fils à la fille du Baron de P. Frederick (c’est ainsi que s’appelait l’amant d’Elisabeth) avait alors 25 ans et la jeune fille en avait 15. C’était une enfant douce et d’une grande beauté. Apprenant ce mariage, auquel elle fut conviée, Elisabeth tomba malade de jalousie. Elle brisait tous les miroirs devant lesquels elle passait, refusant de voir l’âge qui prenait racine sur son visage, elle approchait de la quarantaine. Elisabeth se rendit tout de même au mariage, bien décidé à garder l’amour de Frederick pour elle et elle seule.
Mais ce derniers se montrait distant, il ne restait jamais seul dans une pièce avec elle. Elisabeth interpréta cela comme la fin de leur histoire et après la fête se mura chez elle. Les miroirs furent interdit de séjour au château, elle ne supportait plus de voir son reflet, les fenêtres furent recouvertes de rideau épais, tant et si bien que la lumière ne caressait plus les dalles des couloirs. Elle ne se nourrissait plus et se laissait mourir, le comté était à l’abandon.
Elle correspondait toujours avec Vlad, son seul réconfort. Ce fut une lettre de lui qui la ramena à la vie. Il lui expliquait qu’il comprenait ce qu’elle ressentait en ce moment pour l’avoir vécu, et qu’il avait trouvé la solution pour oublier ses soucis dans un grimoire qu’il lui joignait. Le grimoire était estampillé du symbole du Diable (une croix de christ inversé). Elle hésita un moment avant de l’ouvrir, puis repensant à la lettre de son ami Vlad, finit par parcourir le grimoire interdit.
Il y avait toute sorte de formule, recettes et explications dans l’ouvrage, toutes avait un rapport avec les sciences occultes et le Malin. Une des pages arrêta la Comtesse. « Jeunesse éternelle » était inscrite en lettres gothique en entête. Les doigts d’Elisabeth frémissaient de d’envie à la lecture de page. Elle avait trouvé comment faire, la solution à ses problèmes !
Envahie par l’envie, l’orgueil, la vanité, elle ordonna à une servante d’un certain âge qu’on lui amène dans la chapelle du château, toutes les jeunes servantes vierges que la bâtisse comptait à son service. La servante s’exécuta sans questions, et Elisabeth quitta sa chambre un sourire hystérique accroché à ses lèvres. Elles étaient une dizaine alignée dans la nef de la chapelle. Elisabeth posa sur elles un regard affamé et envieux. Elles avaient toutes cette beauté juvénile, certaines n’avait pas encore de formes féminines, elles devaient avoir entre 11 et 16 ans. Elisabeth leurs ordonna de se dévêtir, ce qu’elles exécutèrent sans broncher. Les portes de la chapelle furent cadenassées, et Elisabeth commença à psalmodié les formules. Les filles n’eurent pas le temps de voir le poignard lorsque la première d’entre elles fut touchée. Elles ne criaient pas, ne hurlaient pas, le diable les retenaient, et elles étaient contraintes de regarder leurs compagnes mourir devant elles.
Elisabeth tout en répétant incessamment les formules du grimoire, recueillait le sang des vierges dans une immense coupe d’argent. Quand toutes les vierges furent saignées, Elisabeth s’agenouilla devant la croix et répétant « Le sang est la vie, la jeunesse, je le boirais pour toi, mon seigneur et maître », buvait le sang des vierges qu’elle avait versée avec une joie hystérique et une avidité sans bornes. Après avoir bu trois gorgées symboliques, tout en répétant la formule magique, elle versa en haut de sa tête le sang qu’il restait. Elle tomba alors face contre terre, ne pouvant s’empêcher de lécher le sang qui se trouvait sur le sol, elle se roulait dedans, riant et hurlant de plaisir. Puis elle s’évanouit.
Elle se réveilla dans sa chambre, les rideaux était clôt et elle avait une faim terrible qui lui tiraillait le ventre.
« Prépare un bain, et un miroir» Dit-elle doucement à sa fidèle servante. Cette dernière s’exécuta, elle plaça la grande bassine qui servait de baignoire à la Comtesse et plaça une immense psyché devant celui-ci. La comtesse, pâle comme la mort se glissa dedans. Elle eut un soupir de plaisir en voyant son reflet, elle avait retrouvé beauté et jeunesse. Elle devait avoir gagnée 10 ans. Mais la faim était toujours là. C’est alors qu’une jeune servante entra, dans la salle, le regard affamée d’Elisabeth se posa avidement sur elle. Elle lui demanda de venir plus près, ce que l’enfant fit. Elle commença par déposer un baiser sur ses lèvres, puis elle descendit plus bas, vers son cou … Elle sentait l’artère battre sous sa peau blanche, elle pouvait sentir les mouvements du sang sous sa douce peau. Ses canines s’était allongées grandement, elle ne pensait plus qu’à ce flot de sang qui coulait dans ce frêle corps. Sans plus attendre, elle mordit la jeune fille au cou et aspira avidement le sang qui coulait en elle. Au fur et à mesure elle se sentait renaître, elle voyait sa peau rosir dans le miroir, les veinures disparaître de son visage. Rassasié elle lâcha son emprise, et laissa la jeune fille se vider dans l’eau de la baignoire. Elle remarqua alors que plus l’eau se remplissait de sang, plus elle rajeunissait. Elle éclata alors en un rire joyeux, mais toujours empreint d’une certaine hystérie qui l’habiterais toujours maintenant.
Elle renvoya une lettre à Vlad pour le remercier de ses précieux conseils, lui racontant les changements qui s’opéraient en elle et combien elle en était heureuse.
Les disparitions de jeunes vierges commencèrent à devenir monnaie courante dans le comté de la Bathory, et les soupçons commencèrent à pointer. Un enquête fut faites et on retrouva les corps des 500 vierges disparût dans la forêt qui bordait le château de la Comtesse. Elle fut traduite en justice et condamnée à s’emmurer dans son château. Elisabeth n’avait pas assisté au procès, elle ne pouvait plus sortir le jour, et les terres saintes lui étaient interdites. C’est ce que Vlad lui avait dit.
Un soir, alors que la faim lui tordait le ventre, des coups frappèrent contre le mur. Ils cédèrent, et la silhouette de Vlad se dessina dans la fumée. Il tenait un homme évanouit sous le bras qu’il jeta à Elisabeth, cette dernière se jeta dessus, affamée. Vlad lui proposa de le suivre, il l’emmènerait dans un de ses châteaux perdus au fin fond de la Transilvanie. Cette dernière ne se fit pas prier, et c’est ainsi qu’ils partirent pour le village de B.