Âge: 34 ans (non cité dans la source, âge de Frederic March dans le film éponyme de 1931)
Race : Humain
Groupe : Villageois étranger
Rang : Savant/commerçant
Métier/fonction : Apothicaire/Herboriste/Scientifique/Traficant/Exécutant/Electron libre
Autre : Quelques activités « extra-scolaire » plutôt singulières. Teste sur lui-même quelques produits plus ou moins toxiques fait maison.

Physique :
La potion consommée par le docteur Jekyll le met en proie à d’atroces douleurs. Jeté par terre, les traits de son visage déchirés et l’effrayante accélération de ses côtes accompagnent une métamorphose monstrueuse de son propre corps. Lorsqu’il cède le terrain à son Edward, son apparence change du tout au tout ce qui permit longtemps à cet étrange cas de feindre d’être deux et donc pas responsable des actes du second.
Le docteur Jekyll est un homme plutôt banal, petit et livide avec déjà quelques rides prématurées sous les yeux et sur le front. Son visage est asymétrique et ses yeux exorbités, qu’il a très clairs, sans cesse en alerte ressortent particulièrement. Peut-être pourrait-il, sinon être beau, avoir un peu de charme mais la tension qui commande tous ses faits et paroles ne lui confère qu’une sinistre étrangeté. Ses cheveux ont grisés depuis les évènements de Londres et commencent à sérieusement blanchir sur les tempes. Sa dentition est correcte quoi qu’un peu noirâtre sur des gencives violacées. Il marche un peu courbé, la tête basse. Ses gestes sont vifs et précipités et ses doigts sont en mouvement continuellement. Il marche à petits pas rapides. Sa voix est sifflante, il bégaye énormément. Ses costumes sont généralement d’occasion, parfois un peu grands, contrastants tristement avec le dandy qu’il fut. Il n’a plus rien des gentlemen Victoriens et mondains.
Lorsque quelques secousses l’amènent dans la moitié de terrain de Monsieur Hyde, plus que courbé il devient bossu. Etant un paquet de nerfs, ses muscles sont plus saillants, il est nettement plus fort et s’en montre beaucoup plus assuré. Il ne semble plus avoir de paupière, ses sourcils s’enrichissent et lui grimpent sur le front. Sa chevelure déjà en piteux état devient totalement hirsute et très verticale. Ses dents s’écartent, se rallongent, leur teinte même semble se foncer mais il sourit nettement plus. Il est toujours extrêmement rapide, ardent, mais cette fois ce n’est pas par angoisse. Hyde ne craint rien, si ce n’est de devoir mettre un terme à ses allées et venues. Il est impressionnant tout en étant petit. Totalement débrayé, d’aucun lui trouveront pourtant une certaine sensualité malvenue avec un physique aussi révulsant. Il terrifie Jekyll tout en étant son fantasme le plus fort. Ses mains sont épaisses et ses ongles cornés.

Psychologique:
De prime abord, le Docteur Jekyll est un être plutôt méprisable, brillant par son savoir mais peu habile en société. Préférant la solitude (enfin, ...passons) que d’aucun prendront pour de la misanthropie aux fréquentations de ses contemporains, il vaporise autour de lui une image de mystère. Son manque d’assurance lui ôte cependant toute contenance. Jekyll transpire énormément et est parcouru de tics nerveux. S’il a des connaissances insoupçonnées en matière de chimie, il semble de pas trop aimer les partager. N’ayant ni femme ni enfant ni locataire ni bonne à tout faire et encore moins de cobaye, il se livre seul à ses exercices. Plus qu’un bon physicien, Jekyll est un génie mais pas un visionnaire. Il est capable de prouesses en herboristerie, peut trouver des potions pour à peu près toutes les fonctions, du simple aphrodisiaque au concentré d’explosif en passant par l’anti vomitif et l’élixir de jeunesse mais vendre ses dons ne l’intéresse pas, c’est à peine s’il a conscience de son talent. Ce que le bon docteur Jekyll aime par-dessus tout, c’est lui-même.
Jamais on n’a vu homme plus torturé par les questions existentielles. Qu’est ce que le mal ? C’est un être doux et plutôt généreux mais il est irrésistiblement attiré par le Mal. Il ne ferait pas de mal à une mite mais il en rêve, voudrait parfois frapper, piétiner, étrangler. Sa fascination dépasse les actes de fureur passagère, il fantasme d’inspirer la peur, de jouer au poker le soir, de cracher la fumée ces gros cigares cubains et de répugner quiconque le croisera. Faire le mal pour comprendre ses maux, voilà ce qui l’empêche de dormir. Tiraillé par son propre vice, il commence ses expériences dans le but de l’expulser. Mais Jekyll aime le péché, il y trouve sa raison de vivre.
Edward Hyde est l’avorton de Jekyll et de son dilemme. Lui, car on en parle souvent comme d’un personnage dissocié, incarne le mal pour le mal, pur sucre, le mal absolu, le mal sans raison. Il y trouve sa source et sa jouissance. Il viole, tue, rode, frappe, provoque, crache, touche, arrache, corrompt. Pas de question, pas de quartier. Hyde aime trop la vie, il refuse de se laisser encore contenir et vit de plus en plus mal la cohabitation. Conscient d’avoir l’avantage, il bouffe hargneusement Jekyll par la racine en cultivant l’espoir de pouvoir le chasser de lui un jour. D'ailleurs Jekyll ne se force pas à le maîtriser en permanence. Ils sont incapables de vivre ensemble, pas plus que de vivre séparés. Un charmant vieux couple, en somme.
Théoriquement il suffit d’une lampée de la liqueur du docteur pour changer de face mais Hyde a prit la tendance un peu fâcheuse à s'accaparer la place de lui même. Ou à commenter les faits et gestes de Jekyll comme la petite voix que nous avons tous en tête et qui nous traite d'imbécile en permanence. A la différence bien sûr que cette petite voix là est très autonome et autoritaire. Conclusion, on ne sait jamais qui va ouvrir la porte.

Signe Particuliers :Monsieur Hyde est un petit phénomène.

JE SUIS HOMME DE FOI APOTHICAIRE AU SERVICE DE L'HOMME SOUFFRANT NOUS, SCIENTIFIQUES DE GRANDE BRETAGNE TRAVAILLONS CHAQUE JOUR AU BIEN ETRE ET AU RESPECT DES LOIS DE NOTRE BEL EMPIRE D'OCCIDENT

JE SUIS HORS LA LOI ACTIONNAIRE DU SERVICE DES ENFANTS NOUS, COBAYES ET VICTIMES DU DESIR ET DE LA MEDECINE VIOLONS LES FEMMES ET PORTONS DES FOUS A LA TETE DE VOS CITES EN INDE ET DANS LE GRAND LONDRES AUJOURD'HUI ET POUR TOUJOURS

Une nuit où le dandy Richard Enfield rentrait chez lui après une soirée au pub avec quelques amis, il devint le témoin d’un spectacle curieux et cruel. L’atmosphère déjà glaciale était entrecoupée des cris d’une petite fille qu’un homme adulte piétinait et rouait de coups de pieds. Un vélo jeté de côté tournait dans le vide. Après avoir bien défoulé sa fureur, l’infâme créature reprit sa route sans même prendre conscience de ce qu’elle était regardée et s’éloigna d’un pas ni pressé ni lent, les mains dans les poches. Lorsqu’on lui demanda de rendre des comptes, elle tenta de s’enfuir puis entra dans une maison et abandonna aux parents plaintifs un chèque de cent livres qui mit fin au tapage. Enfield sut qu’elle s’appelait Mr Hyde.

Il rapporta l’anecdote à son ami le notaire Utterson qui identifia la maison comme celle du docteur Jekyll, un petit homme discret et aimable. Par le domestique, on apprit que Hyde était un habitué de la demeure. Les rumeurs allèrent bon train sur les relations des deux hommes d’apparence très opposés. Utterson se persuada même que Hyde faisait chanter son hôte pour garder le droit d’asile. Il se faisait régulièrement remarquer, ne sortait que de nuit, accomplissait quelques méfaits et s’échappait. Il ne se faisait presque jamais prendre mais lorsque c'était le cas, l'affaire se règlait aussi simplement que le soir où Enfield le rencontra. Un an passa avant qu’on le déclare officiellement criminel. A coup de pied de biche, il avait tué dans un nouvel accès de sauvagerie un homme et pas n’importe lequel : le parlementaire Carew.

Jekyll feignait d’ignorer les évènements, il esquivait les conversations dès qu’elles commencaient à couler vers Edward Hyde qui courrait toujours.
Un soir, alerté par le domestique, Utterson se rendit en hâte chez Jekyll où il assista impuissant au suicide de Mr Hyde. Jekyll disparut ainsi que le corps mais il laissa une lettre dans laquelle il expliquait souhaiter récupérer quelques objets personnels et qu’il enverrait quelqu’un. La personne qui se présenta s’avèrait être Monsieur Hyde.
Les choses s’envenimèrent, perdirent leur sens, virèrent au burlesque. Utterson perdit le fil.

Hyde le ressuscité s’échappa avec un flacon. L’histoire est connue, culturelle. Il avale son contenu et se métamorphose en Jekyll. Dans le secret, Jekyll entretient son Monsieur Hyde, le libère parfois en se battan contre lui. Attiré depuis toujours par les choses malsaines, il avait retenu cette part de lui depuis des années et, aujourd’hui qu’elle avait l’occasion de s’exprimer pleinement elle ne voulait plus s'arrêter. La vie est un don, dit-on. L’ingrédient décisif utilisé par Jekyll pour la fameuse potion était limité et lorsqu’il le remplaça, Hyde sentant la fêlure, gagna en liberté et commença à prendre le contrôle sans attendre qu'on lui permette. Il gagne en puissance chaque jour qui passe et n’oublie jamais de rappeler à son colocataire comme il est pitoyable. Jekyll a toujours trop aimé Hyde mais il craint de s’effacer totalement. On oublie qui est le créateur et la chose, parfois.

D’un commun accord, le Docteur Jekyll et son Monsieur Hyde décident de fuir le Royaume Uni avant que ce dernier ne génère leur arrestation voire leur mort. Feignant de s’intéresser aux recherches du professeur Van Helsing, autre exclu du cercle des mondains, Jekyll prétexte un voyage dans les Carpates. Là bas, il rachète pour rien une vieille échoppe déglinguée et se fait Apothicaire. Les alentours sont très riches en plantes médecinales. Hyde se fit d’abord très rare. Ces derniers mois, plus assuré, il commence à vaquer à ses loisirs personnels et continue d’offrir à son Docteur Martyr un peu de pulsion. Les deux trouveraient presque un équilibre si Hyde n’était pas si gourmand.
Dernièrement, il a réaménagé la cave pour un commerce bien particulier, nocturne et tout ce qu’on fait de plus illégal : le trafic d’enfant, son premier acte religieux.